Un concept pour le décrire : l’espace rural rurbanisé (suite et fin)


Un concept pour le décrire : l’espace rural rurbanisé
Laurence Thomsin
(suite et fin)

La péri-urbanisation
Processus de transformations spatiales liées au desserrement des fonctions urbaines, contact dynamique où l’interpénétration urbain-rural se substitue rapidement à la juxtaposition urbaine, la péri-urbanisation est une forme indéniable d’urbanisation et plus précisément encore un espace en transition dans un processus d'urbanisation fonctionnelle et morphologique. Son terme vise dès lors tantôt à désigner les nouvelles formes de production et d'implantation du bâti, tantôt à décrire les tendances récentes à l'étalement urbain et/ou à l’exode urbain, voire encore à la redistribution de la population venue de zones rurales plus éloignées ou aux échanges à l'intérieur des franges urbaines 14. Il constitue de fait, à cette étape-ci, la banlieue autour de l'agglomération urbaine ou la banlieue au sein de la région urbaine. Les communes à l’origine rurales de ce nouveau type de territoire ont subit une rapide et irréversible transformation de leur structure foncière, notamment agraire, et répondent dorénavant à une logique fonctionnellement urbaine.
La péri-urbanisation traduit de ce fait plus la description d’un nouveau type d’espace, celui précisément confiné aux marges de l’extension urbaine, qu’elle ne contient les bases théorique ou idéologique d’un concept singulier. Elle correspond certes par son ampleur spatiale à l’une des grandes évolutions géographiques enregistrées depuis plus de vingt ans mais n’évoque en tant que phénomène qu’une forme d’extension du processus bien connu d’urbanisation. Sans être construit sur une réflexion des relations ville-campagne ou du devenir rural, la généralisation abusive de cette appellation périurbaine en terme descriptif à l’ensemble des changements affectant le rural a privilégié dans un contexte d’urbanophilie dominante l’idée d’une urbanisation généralisée où le rural n’exprime par défaut que ce qui n’est pas encore affecté par la péri-ubanisation. Sous la représentation d’uneurbanisation quasi généralisée de l’espace, il n’y a plus un modèle dominant de représentation du rural,mais une mosaïque d’espaces interstitiels non encore métropolisés.
En concentrant nos lectures sur les publications relatives à l’Europe occidentale, nous nous sommes aperçue combien les notions de péri-urbanisation et de rurbanisation devaient l’une au regard de l’autre être redéfinies, sous peine de nous engager nous même, lors de l’analyse diachronique et descriptive des nouveaux phénomènes ruraux, dans des conclusions qui risqueraient d’être différemment interprétées par les lecteurs en fonction des concepts spatiaux auxquels ils se réfèrent et de l’interprétation qu’ils donnent à leur contenu.
La validité du système d’interprétation : péri-urbanisation
La mise en évidence du processus de péri-urbanisation n’est pas suffisamment née d’une réflexion théorique globale 15. La définition de ce concept (contenu, critères, intensité du processus et chronologie) repose sur une accumulation d’observations monographiques éparses ayant démultiplié à foison le nombre d’indicateurs périurbains rendant peu rigoureuse l’identification de ce mécanisme.
Notion utilisée depuis les années 1970 comme cadre de référence implicite lors de la description des mutations territoriales affectant l’espace rural, cette appellation n’a pu intellectuellement laisser place à l’isolement potentiel d’autres phénomènes que ceux relatifs au processus d’urbanisation classique. Cette observation menée exclusivement sous un angle urbain n’a pu considérer l’espace rural dans toute sa spécificité mais a priori comme inerte : à son espace s’impose un ensemble de mécanismes qui ne peuvent être que d’origine urbaine. L’espace rural ne peut envisager son propre changement.
L’existence du processus de péri-urbanisation sur des territoires ruraux éloignés et sans relation privilégiée avec une agglomération urbaine n’est confirmée à l’aide d’aucun critère précis. Les espaces ruraux en croissance considérés dans ces études sont classiquement des espaces ruraux en périphérie d’une agglomération importante. Plus encore, l’étude des migrations ayant alimenté les communes rurales les plus reculées a été presque complètement négligée. Cela provient de la certitude encore largement répandue du caractère irréversible et inexorable du double processus d’exode rural et de concentration urbaine que nous remettons précisément ici en question.
Enfin, parce que les formes de la péri-urbanisation ont représenté un fait majeur des nouvelles modalités de peuplement de la société contemporaine, ce phénomène a focalisé les recherches scientifiques et politico-administratives, faisant presque oublier l’intérêt d’une recherche sur le reste du territoire rural 16.
Notre position
Nous contestons la démarche théorique qui vise à étendre le concept de péri-urbanisation à tout espace rural en mutation. La péri-urbanisation, comme l’urbanisation des campagnes, ne sont pas des concepts adaptés pour interpréter les nouvelles dynamiques de l’espace rural. Ces concepts, tels qu’ils sont actuellement théorisés, sont trop figés pour être étendus à l’ensemble de l’espace rural en mutation. La collusion de l’ensemble de ces termes invite à une nouvelle exploration de la notion derurbanisation, jadis assimilée au concept de péri-urbanisation, et à contrer la pensée urbanophile. Larurbanisation, phénomène économico-social nouveau plus complexe à saisir que la péri-urbanisation,est une évolution rurale non périurbaine. L'apparition du phénomène, postérieure au processuspériurbain, a entraîné jusqu’ici son assimilation à une forme nouvelle d'urbanisation, définie, en l'état actuel des connaissances, comme transition vers une péri-urbanisation certaine. Cette thèse n’a pour autant jamais été démontrée. La tendance actuelle est soit de confondre les deux expressions péri-urbanisation et rurbanisation ; l'une et l'autre étant alors équivalentes, soit plus précisément, d'inclure les espaces rurbanisés dans le territoire périurbain. Rappelons le contexte d’émergence du processus de rurbanisation. Nous datons l’origine du processus de rurbanisation en Europe de l’Ouest aux années 1970. Après avoir connu, dans la plupart des pays industrialisés européens, un mouvement séculaire de dépopulation rurale, on assiste depuis cette décennie à une remontée de la courbe de population des campagnes. Ce processus de rupture de l'exode rural (ou retournement) souligne un changement structurel affectant l’espace rural dans son ensemble. L'hypothèse d’une expansionpériurbaine généralisée comme seul déterminant de ce renversement démographique est peu pertinente étant donné, que bien des communes rurales situées hors de l'influence urbaine de proximité se sont repeuplées, que la persévérance de la croissance rurale ne se justifie plus depuis le début des années 1990 par les mouvements démographiques défavorables au sein des communes d’agglomération et à l’égard des communes de banlieue. Notre propos, soutenu par des observations de terrain, démontre que la rurbanisation et la péri-urbanisation sont deux processus distincts, pouvant coexister dans le temps, mais se développant sur des territoires à finalités fonctionnelles et organisationnelles bien distinctes. La péri-urbanisation et la rurbanisation ne sont nullement comparables par l'ampleur des transformations paysagères et des surfaces nouvellement affectées, ni par le poids statistique des populations nouvelles, ni secondairement, par leur impact décisionnel local. Ils ne sont nullement comparables non plus par leur période d'apparition, par le contexte de leurs mécanismes respectifs, ni par leur intensité.
Nous définirons par péri-urbanisation tout processus de transformations discontinues des espaces ruraux à proximité 17 et sous influence des villes 18L'espace périurbain est un espace fonctionnellement urbain situé à la périphérie d'une agglomération urbaine 19. L'espace rurbain, quant à lui, résulte d'une transformation sur place de l'espace rural, produisant, in fine, un territoire, conservant des structures héritées, où s'épanouit une culture individualiste calquée sur la culture urbaine et relativement à l’abri des contraintes collectives propres à l'urbanisation classique. La rurbanisationserait donc une troisième forme d'expression territoriale, un troisième type d'espace se distinguant des espaces urbanisés ou en voie de l’être, dont l’état final est l'insertion dans l'organisation fonctionnelle d'une agglomération urbaine principale, mais rompant avec le modèle unique de communauté rurale et les modes de vie socio-économiques s'y référant. La rurbanisation ne serait donc pas un processus d'urbanisation comme on l'entend au sens usuel du terme, à savoir un processus de développement des villes et d'expansion de la population urbaine. Ce qui l'en rapprocherait le plus, c'est l'adoption concomitante par la population locale et la nouvelle population résidente d'origine à la fois rurale et pluri-urbaine, d'habitudes de consommation urbaines. Ce qui l'en éloignerait le plus, c'est l'absence d'importants enjeux économiques urbains planifiés et/ou concentrés, qui dans l'accélération du processus d'urbanisation entraîne un besoin d'espace et une intense compétition pour le sol.
La contre-urbanisation
Depuis la fin des années 1970, une redistribution généralisée et clairement plus homogène des densités humaines dans les pays industrialisés a affecté tout autant l'espace urbanisé que l'espace des « faibles densités », mais cela selon une tendance migratoire inverse à ce qui a prévalu jusqu'alors. Ce nouveau processus de croissance inversement corrélé à la taille de l'unité urbaine a marqué un tournant dans le processus « classique » d'urbanisation 20, dans lequel la tendance dominante de la migration nette était en corrélation avec la taille de l'unité de peuplement. Le schéma de contre-urbanisation, peu évoqué sinon par des auteurs anglo-saxons, hollandais ou allemands, a permis de mettre en évidence des mouvements démographiques en dehors des espaces métropolitains 21. Il a confirmé la voie d'une recherche qui nous a révélé un nouvel aspect de l'occupation de l'espace rural.
La validité du système d’interprétation: counterurbanization
En raison d’ambiguïtés conceptuelles et méthodologiques, la notion de counterurbanisation ne s’est pas donné le moyen d’être un modèle explicatif de modalités migratoires apparues à l'aube des années 1970. Elle a été difficile à définir, notamment en raison d'assimilations avec les multiples termes de renaissance rurale, de régénération, de dispersion, de migration centre-périphérie, dedécentralisation ou de suburbanisationDans l'esprit des années septante, toutes sortes de processus de déconcentration ont été placé sous l'ombrelle de la contre-urbanisation. Selon l’approche qui en a été faite, le concept anglo-américain de counterurbanisation ne désigne pas strictement une forme principale du développement rural 22, il participe plutôt à un changement de distribution de population au-delà du système métropolitain 23, voire encore, il discerne une situation migratoire par laquelle des ménages sortent délibérément de la ville pour vivre à la campagne sans maintenir de relations journalières avec la zone urbaine.
La principale faiblesse de ce concept provient du fait qu'il s'est développé dans le cadre d'études empiriques plutôt que d'une analyse théorique portant à réflexion la validité des résultats 24.En relation à la problématique rurale, ce concept renferme deux manquements majeurs. D'une part, le concept, trop descriptif, est fondé sur les changements de distribution de population sans une explication de leurs causes ; d'autre part, la composante rurale attire trop peu l'attention dans l'explication du phénomène observé 25.
Notre position
Nous retiendrons que la contre-urbanisation est un processus de déconcentration démographique impliquant un mouvement d'un état de plus grande concentration vers un état de plus faible concentration. Plus précisément, cette déconcentration, par ailleurs à durée limitée dans le temps, a résulté de la croissance ralentie ou du déclin des grandes villes associés à la croissance corollaire de plus petits centres et de zones rurales principalement au cours de la décennie 1970. Cettedéconcentration a pu être sélective ou partielle. Toutes les localités de même taille n'ont pas évolué vers une même tendance, à un même moment.
Comme précédemment explicité, la contre-urbanisation est un processus figé dans le temps, par opposition au processus de péri-urbanisation ; elle ne peut dès lors être considérée comme un processus continu. L'idée que la contre-urbanisation n'est qu'une extension extrême d'urbanisationdans un schéma d'accessibilité étendu à l'ensemble de la planète n’est donc pas pertinente.
Parce qu’elle exprime une relation négative entre taille de peuplement et migration, la contre-urbanisation est l'inverse d’un processus de concentration/urbanisation. Localisée au-delà desextensions suburbaines et fondée sur une croissance et un mouvement dépassant les systèmes urbainsclassiques et visant le bas de la hiérarchie urbaine, elle n’est pas pour autant un processus s’opposant à une dynamique d’urbanisation comme pourrait le laisser sous-entendre son vocable. Né d'une comparaison avec le processus de péri-urbanisation, le concept de contre-urbanisation veut plus simplement s'opposer à l'idée qui se voudrait universelle que toute croissance démographique des petites entités et des zones rurales doit être vue comme la continuation des processus anciens dedistribution de la population, comme la future croissance des zones métropolitaines, et, par conséquent, comme l'illustration d'un état avancé du processus d'urbanisation. Toujours en rapport avec le processus de péri-urbanisation, la contre-urbanisation ne peut être assimilée au stade postérieur de la désurbanisation. Dans beaucoup de pays, la déconcentration et la croissance métropolitaine ont lieu en même temps. Nombreux sont ceux qui ont reçu un grand nombre de migrants internationaux par exemple, soit comme migrant permanent, soit comme travailleur temporaire, et qui tendent à se concentrer dans les grandes cités. Cette source de croissance pourrait faciliter la migration de contre-urbanisation des populations locales. La croissance de la population métropolitaine pourrait en fait être un mécanisme de déclenchement du mouvement de contre-urbanisation. Elle pourrait d'autant mieux l'encourager, que la demande de logement donne aux propriétaires la chance d'obtenir un haut prix pour leurs propriétés métropolitaines. Il n'est donc pas incohérent de penser que contre-urbanisation et croissance métropolitaine peuvent apparaître simultanément. Le processus de contre-urbanisation, concept clé des périodes 1971-1981 et 1981-1991, est l’élément explicatif majeur de la mise en route des nouvelles dynamiques démographiques des espaces ruraux caractérisés, notamment, par des faibles densités. Il exprime la rupture d’urbanisation fin des années 1970.
L’autre perception, attribuant à la contre-urbanisation un contenu plus sociologique que géographique, participe également selon nous, au contenu de la rurbanisation. Elle exprime la rupture psychologique des ménages migrants avec l’ex-zone urbaine.
L'idée de contre-urbanisation est une source qui s'est tarie d'elle-même en raison des faibles moyens méthodologiques employés à son égard. Son originalité aura, néanmoins, été de dire que l'espace rural, de faible et même de très faible densité, est actuellement touché par un nouveau mouvement démographique. Sa faiblesse reste de ne pouvoir ni cibler les zones réellement affectées par de telles dynamiques, ni expliquer les mécanismes ayant entraîné ces changements. Le concept decontre-urbanisation est celui qui des trois processus présentés dans cet article aura participé très concrètement en tant que mécanisme à l’amorce du processus de rurbanisation au cours de la décennie 1970 et partiellement de celle de 1980 et qui en tant que concept aura le moins entaché l’intégrité de la notion de rural.
* * *
La dynamique propre des espaces ruraux ne se laisse pas interpréter à partir du seul impact des évolutions urbaines sur le monde rural. Les processus classiques d’urbanisation des campagnes, de péri-urbanisation ou de contre-urbanisation sont tous des concepts qui pensent l’évolution du rural comme une conséquence de mécanismes d’urbanisation au sens morphologique et fonctionnel du terme. Des éléments empiriques nous prouvent qu’il s’agit d’autre chose. Depuis la décennie 1970, un rapport spécifique à l’espace rural s’est construit à partir de l’extension des formes de mobilité. Un processus de transition de la mobilité a eu cours : la mobilité aux formes professionnelles, sociales et résidentielles n’est plus commandée exclusivement par l’attraction et la répulsion des grandes villes. Il se traduit par des modes d’habiter, de consommer, de pratiquer des formes de sociabilité qui n’ont rien à envier à ceux développés au sein des formes urbaines. Tout cela traduit une intégration du rural à la modernité qui n’est pas assimilation à l’urbain.
Le relevé dans l’espace rural d’une transformation sur place des esprits et des fonctions, de la mise en place de nouvelles formes socio-professionnelles sans nécessairement suppression de l’activité agricole, du développement d’activités locales, d’une nouvelle organisation spatiale de la croissance rurale au départ des petites localités et de l’intégration des activités rurales à une économie mondiale, confirme la mise en place de mécanismes locaux, institutionnalisés ou individualisés, initiateurs de dynamiques endogènes non investiguées par des initiatives d’origine urbaine.
Dans le chef des migrants résidentiels eux-mêmes, valorisant les espaces ruraux comme site de résidence, un ensemble nouveau de motivations et de comportements s’observent : une rupture psychologique du rurbain avec la région urbaine, une relation modifiée à l’importance de la vie professionnelle et à sa proximité, l’ingérence d’un mythe, « le mythe du rural » (la recherche pour une partie des migrants en provenance des villes d’un nouveau cadre de vie ou d’une nouvelle qualité de vie), le maintien dans le rural de jeunes natifs, le souhait grandissant d’une préservation des paysages.
Autrefois, la modernité était assimilée à l’innovation en un lieu propice et en faveur d’une population spécifique. Aujourd’hui, l’innovation est mondiale, accessible à tous (démocratisation) ; les gens portent en eux la modernité. Dans le concept de modernité, il convient d’inclure d’autres composantes comme la capacité de disposer d’une qualité de vie. Qualité de vie elle-même définie par chaque individu mais, aussi, faut-il le préciser, un concept de valeur non plus seulement fondé sur la technologie. La rareté est associée depuis toujours à la notion de modernité. D’autres espaces que les espaces urbains répondent aujourd’hui à cette notion de rareté. L’intégration à la modernité des espaces ruraux tient pour partie non négligeable de la volonté d’individus ayant privilégié ces espaces de vie.
Nous proposerons donc à l’issue de cette réflexion l’emploi du terme rurbanisation pour décrire l’ensemble des processus initiateurs de dynamiques nouvelles animant les territoires ruraux ; dynamiques ne relevant pas d’un processus d’extension urbaine mais d’une combinaison de processus d’urbanisation aux effets morphologiques et fonctionnels diffus, de mécanismes locaux de développement et de comportements novateurs des populations rurales autochtones et allochtones recherchant à valoriser une nouvelle hiérarchisation des valeurs. La rurbanisation exprime en cela une nouvelle phase dans l’histoire du peuplement spatial et une rupture dans l’histoire de l’extension urbaine. L'espace rurbain est un espace rural ayant su préserver une identité spécifique en regard de l’influence directe des agglomérations urbaines tout en ayant pu accéder à des transformations, tant au plan social (diversification du profil socio-économique de la population rurale, néo-rurale, agricole, sylvicole et horticole) et culturel (mise en place de mouvements de défense, de valorisation, de protection, etc.), qu'au plan économique (démultiplication des activités, mutation des fonctions de résidence par substitution résidentielle dans des bâtis d'anciennes activités agricoles ou artisanales, transformation des résidences secondaires en résidences principales, par exemple, etc.).
Notes de bas de page :

1 Laurence THOMSIN, Contribution à l’étude de la rurbanisation en Wallonie. Interrogation d’avenir du processus en Europe continentale du Nord-Ouest, Thèse de doctorat en sciences, Université de Liège, 1999, 3 volumes.
2 Nicole MATHIEU, « La notion de rural et les rapports ville-campagne en France. Des années cinquante aux années quatre-vingts », dans Économie rurale, n° 197, 1990, pp. 35-41.
3 Roger CALMÈS et al., L'espace rural français, Paris, Masson, 1978.
4 Nicole MATHIEU, « Rural et urbain. Unité et diversité dans les évolutions des modes d’habiter », dans Marcel JOLLIVET et Nicole EIZNER [dir.], L’Europe et ses campagnes, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1996, pp. 187-205.
5 Maryvonne BODIGUEL, Le rural en question, Paris, Éditions L'Harmattan, 1986.
6 Nicole MATHIEU, « Propos critiques sur l'urbanisation des campagnes », dans Espace et sociétés, n° 12, 1974, pp. 71-89.
7 Par continuum culturel, nous entendons la portée des innovations technologiques à l’ensemble des catégories spatiales. La possibilité d’avoir accès à tel ou tel service ou de disposer de tel ou tel objet sophistiqué n’est plus réellement déterminée par le lieu de résidence. L’accessibilité à ces services et à ces objets est harmonisée à l’ensemble des territoires.
8 Développement des zones rurales et de leur armature urbaine, Préparation du VIIe Plan (1976), Paris, Commissariat général du Plan, La Documentation française, 1970.
9 M. SORRE, Les fondements de la géographie urbaine, Paris, Librairie Armand Colin, 1951, tome 3.
10 G. CHABOT, Les  villes. Paris, Librairie Armand Colin, 1954.
11 Étienne JUILLARD, « Urbanisation des campagnes », dans Études rurales, n° 49-50, 1973, pp. 5-9.
12 Idem.
13 Jean RÉMY et Liliane VOYÉ, La ville : vers une nouvelle définition ?, Paris, Éditions L’Harmattan, 1992.
14 Jean-Claude BONTRON, « Fragilité des territoires ruraux, de la critériologie aux zonages », dans Europe rurale : les racines de l'avenir. Initiatives rurales, , n° 12, 1993, pp. 9-11.
15 Signalons néanmoins l’existence de quelques études nationales à caractère théorique certes mais isolées en terme de réflexion les unes des autres : H. VAN DER HAEGEN et M. PATTYN, « Les régions urbaines belges », dans Études statistiques, Bruxelles, Institut national de statistique, n° 56, 1979, 19 p. ; H. VAN DER HAEGEN, « Les franges périurbaines en Belgique : quelques éléments de recherche concernant leur délimitation, leur population et leurs caractéristiques sociales », dans Espace, populations, sociétés, n° 2, 1991, pp. 259-269 ; H. VAN DER HAEGEN, E. VAN HECKE et G. JUCHTMANS, « Les régions urbaines belges en 1991 », dans Études statistiques, Bruxelles, Institut national de statistique, n° 104, 1996, 42 p. ; Jean-Claude BONTRON, S. CABANIS, J.W. AITCHISON, P. JONES P. et L. VELARD, Essai de typologie socio-économique des cantons français, Paris, SEGESA/DATAR, 1993, 18 f° ; Entre ville et campagne. Les espaces de péri-urbanisation, Paris, Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, Direction de l'espace rural et de la forêt, DATAR, Délégation interministérielle à la ville et au développement social urbain (DIV), SEGESA, 1994.
16 Concernant les études et les propositions d’action directement en faveur des espaces ruraux, il faut reconnaître qu’elles ont été en priorité destinées aux espaces perçus en crise au détriment de ceux n’étant pas en difficulté. Telle fut la raison de mise sur pied de plans de développement intégrés de régions de montagne, par exemple.
17 La distance de la zone périurbaine à l'agglomération urbaine varie en fonction de la taille de celle-ci. Certains lui reconnaissent une valeur de 5 à 15 kilomètres, de 15 à 30 kilomètres (Jean-Claude BONTRON, S. CABANIS, J.W. AITCHISON, P. JONES P. et L. VELARD, Essai de typologie socio-économique des cantons français, ouv. cité), voire de 30 à 40 kilomètres, d'autres une valeur de 60 à 70 kilomètres.
18 Au mouvement d’afflux vers la ville a succédé un mouvement de reflux vers sa périphérie. Sans trop s’éloigner d’une source d’emplois, les habitants sont allés chercher plus d’espace et de calme. La frange périurbaine s’inscrit donc à l’intérieur de la zone d’attraction d’une ville. L’espace périurbain est celui qui entoure la ville-mère et sa superficie est proportionnelle à la taille de l’agglomération de support. Le processus de péri-urbanisation est en cela une nouvelle forme d’urbanisation, qui s’en distingue par le mouvement centrifuge et non plus centripète menant à la concentration urbaine. Le mouvement d’éloignement du centre ville ne date pas d’aujourd’hui, mais il était masqué par l’afflux encore important en sens inverse et par le nombre élevé de naissances en milieu urbain durant les années 1960.
19 Sa reconnaissance en tant qu'espace fonctionnel n'est confirmée qu'autour d'agglomérations d'une certaine taille. D'après les travaux menés par Jean-Claude Bontron et autres (Jean-Claude BONTRON, S. CABANIS, J.W. AITCHISON, P. JONES P. et L. VELARD, Essai de typologie socio-économique des cantons français, ouv. cité), le seuil minimal oscille, en France, entre 30 000 et 50 000 habitants, en Belgique il est rehaussé à au moins 65 000 habitants (H. VAN DER HAEGEN, E. VAN HECKE et G. JUCHTMANS, « Les régions urbaines belges en 1991 », art. cité). Au delà, le seuil des 80 000 habitants, définissant de manière internationale le concept de région urbaine formé de l'ensemble agglomération plus banlieue, n'est pas atteint. L'entité spatiale élargie où la plupart des activités de base de la communauté urbaine (habiter, travailler, éduquer, faire des courses, participer aux activités culturelles, se divertir) sont déployées ne peut développer les relations intenses créant l'ensemble fonctionnel. Si, en revanche, on ne désire pas tenir compte dans la définition des territoires périurbains du lien structurel entre la banlieue et son agglomération, on peut toujours circonscrire un nouvel espace de construction de logements individuels en périphérie de noyaux d'habitats même de moins de 2 000 habitants (Marie-Christine JAILLET et Guy JALABERT, « Politique urbaine et logement : la production d'espace pavillonnaire », dans L’Espace géographique, n° 4, 1982, pp. 293-306.). Tous les éléments de définition d'activités liées à la ville ne s'y retrouvent pas.
20 Le concept d'urbanisation est ici limité à sa signification géographique : c'est-à-dire un processus dedensification spatiale.
21 B.J.L. BERRY, Urbanization and counterurbanization, Paris, Sage publications, 1976 ; D.R. VINING et T. KONTULY, « Population dispersal from major metropolitan regions: an international comparison », dansInternational Regional Science Review, n° 13, 1978, pp. 1-49 ; A.J. FIELDING, « Counterurbanisation in Western Europe », dans Progress in Planning, n° 17, 1982, pp. 1-52 ; P.E. OGDEN, « Counterurbanisation in France: the result of the 1982 Population Census », dans Geography, n° 306, 1985, pp. 24-35 ; K.G. DEAN, « Counterurbanisation continues in Brittany », dans Geography, n° 311, 1986, pp. 151-154 ; A.G. CHAMPION, Counterurbanization. The changing pace and nature of population deconcentration, Londres, Edward Arnold, 1989 ; A.G. CHAMPION, « Counterurbanization in Europe », dans The Geographical Journal, n° 155, 1989, pp. 52-59 ; M.G. COOMBES, et Al., « Counterurbanization in Britain and Italy », dans Progress in Planning, n° 32, 1989, pp. 1-70 ; A.J. FIELDING, « Migration and urbanization in Western Europe since 1950 », dans The Geographical Journal, n° 155, 1989, pp. 60-69 ; G.M. ROBINSON, Conflict  and change in the countryside, Londres, Belhaven Press, 1990 ; K.H. HALFACREE,« The importance of the 'rural' in the constitution of counterurbanization: evidence from England in the 1980s », dans Sociologia Ruralis, n° 34, 1994, pp. 164-189.
22 P.P.P. HUIGEN et C.R. VOLKERS, « Counterurbanization: a process of regional rural development? », dans Roger CALMÈS [dir.], Le développement régional rural en Europe, Caen, Centre de publication de l'Université de Caen, 1991, pp. 49-59.
23 M. SANT et P. SIMONS, « The conceptual basis of counterurbanization: critique and development », dansAustralian Geographical Studies, n° 31, 1993, pp. 113-126.
24 K.G. DEAN, B.J.H. BROWN, R.W. PERRY, et D.P. SHAW, « The conceptualisation of counterurbanisation », dans Area, n° 16, 1984, pp. 9-14.
25 P.J. CLOKE et G. EDWARDS, « Rurality in England and Wales 1981 », dans Regional Studies, tome 20, n° 4, 1986, pp. 289-306.

Pour citer cet article : Référence électronique.

Laurence Thomsin « Un concept pour le décrire : l’espace rural rurbanisé », Ruralia, 2001-09, [En ligne], mis en ligne le 19 janvier 2005. « URL :http://ruralia.revues.org/document250.html »

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